Coteau du Tunnel
Siffle le train et chantent les grillons
1915, l’armée allemande creuse un tunnel ferroviaire traversant de part en part la Montagne Saint-Pierre. Elle est alors loin d’imaginer qu’elle façonne également le relief de ce qui allait devenir l'une des pelouses sur calcaire les plus chaudes et les plus sèches de la région ! Le bombardement de la ligne en 1944 continue à façonner le terrain.
Où la voie s’engouffre sous la colline
Aujourd’hui, ce tronçon qui relie Tongres à Aix-la-Chapelle assure encore une connexion importante pour le transport des marchandises entre la Belgique et l’Allemagne. À hauteur de la réserve, les trains s’engouffrent dans un tunnel de plus de 1 600 m. Une cheminée qui servait autrefois d’appel d’air pour évacuer la fumée émise par les trains à vapeur se dresse en plein cœur du site.
Un coteau aux origines enflammées
Ce vaste versant abrupt est situé à l’est du village de Wonck (Bassenge), dans la vallée du Geer. Il s’étire le long d’une crête où la craie affleure presque partout. Exposé plein sud, il est couvert de prairies sèches, caractérisées par une végétation maigre et rase. Elles se prolongent, en surplomb, par des pelouses sur graviers, devenues très rares sous nos latitudes. Ces pelouses herbeuses ont pour origine des pratiques agropastorales ancestrales : un pâturage par chèvres et moutons sous la houlette du berger qui, au printemps, boutait le feu à la prairie pour hâter la repousse des graminées et freiner les ligneux.
Un air de méditerranée sur les versants du Geer
L’intérêt écologique actuel du site réside notamment dans l’association très spécifique des plantes qui s’y développent. On rencontre notamment des espèces peu courantes, adaptées à la chaleur et à la sécheresse, comme l'aster linosyris, la germandrée des montagnes ou encore la gentiane d’Allemagne. Côté faune, le grillon des champs a su profiter de cette pente souvent dénudée pour y installer une population enfouie dans les terriers. Les nombreux insectes du site, et en particulier l'abondance d’abeilles solitaires, en font une petite perle biologique.