Dans les vallées de la Lesse, de la Leffe et de la Meuse, les réserves naturelles se succèdent, formées de rochers et de pelouses calcaires : Furfooz, Poilvache, Roche-Noire, Waulsort… Dans la continuation, à deux pas de Dinant, sur un abrupt versant de la Meuse, s’étend la vaste réserve, celle de Devant-Bouvignes. Le site se compose d’une mosaïque de milieux, entre pelouses rases et anciennes carrières, qui abrite une riche biodiversité.
En 2022, la réserve naturelle de Devant-Bouvignes fête ses cinquante ans d’existence. Avec ses 82 hectares, majoritairement composées de pelouses calcaires, son point de vue privilégié sur la vallée de la Meuse et la cité médiévale de Bouvignes, la jubilaire fait partie des joyaux protégés par Natagora.
Huit hectares de liaison écologique
Actuellement, la réserve est composée de deux parties distinctes. La parcelle de liaison est aujourd’hui à vendre et elle intéresse plusieurs promoteurs immobiliers.
Les huit hectares visés se composent principalement de forêt feuillue sur calcaire, qui évolue vers la hêtraie calcicole. Plusieurs espèces protégées telles que le pic noir, le pic mar ou le blaireau y ont élu domicile. En outre, une très belle grotte abrite en hiver le grand rhinolophe (chauve-souris).
La connexion permettrait la transhumance du troupeau de moutons et de chèvres de l’ouest vers l’est. Les pelouses de la vallée de la Leffe ne pouvaient jusqu’alors pas être pâturées faute d’accès possible
Orchidées et papillons prêts à revenir
Le potentiel écologique est énorme, car sous la broussaille, se trouvent de belles pelouses sur calcaires qui ne demandent qu’à être restaurées par le projet “LIFE Connexions” actif sur la zone. Sur ces anciens vignobles, jardins en terrasse et anciennes dépendances de l’abbaye de Leffe, végète encore l’orchis singe, une rareté dinantaise.
Des espèces calcicoles pourraient rapidement revenir. On pense notamment à l’œillet des chartreux, au thym serpolet ou à l’ophrys abeille (orchidée). Trois plantes qui pourraient attirer deux magnifiques papillons, l’azuré bleu nacré et le flambé. Les murets de pierres sèches, à remettre en lumière, accueilleront également :
- le lézard des murailles
- la coronelle lisse
- le criquet à ailes bleues
Une vaste partie du terrain restera boisée et pourra évoluer spontanément.
Un sentier pédagogique plutôt qu’un lotissement
Grâce à nos nombreux donateurs, nous avons pu acquérir cette parcelle en début d’année 2022. La réserve jouit d’un statut de protection maximale et nous avons pu ainsi empêcher la construction d’un lotissement au beau milieu de ce terrain d’intérêt écologique. Un projet de sentier pédagogique permettant à tous de découvrir les lieux sans les perturber est actuellement en cours de réflexion.
Le 14 mai 2022, nous avons pu fêter le 50 ans d'existence de la réserve en compagnie des donateurs qui nous ont permis d’acquérir le terrain permettant de faire la jonction. Mais il nous reste encore tant de choses à faire dans cette réserve.