La fascinante odyssée des milans wallons
Vous avez été nombreux à soutenir notre projet de suivi GPS des milans royaux nichant en Haute Ardenne. Vos dons ont permis de récolter des informations inédites sur la migration étonnante de ce majestueux voyageur. Des données qui pourront s’avérer précieuses dans le cadre d’un programme européen de sauvegarde du milan, confronté à diverses menaces...
Membre de la famille des aigles et des buses, le milan royal se distingue du milan noir par sa queue échancrée et son plumage plus clair. L’espèce est globalement en recul, comme le sont les milieux qu’elle affectionne : paysages mixtes de forêts, champs, prairies et étangs. Le milan est aussi victime de collisions avec des éoliennes et lignes électriques, d’empoisonnements et de tirs intentionnels.
Le milan royal a trouvé dans nos Ardennes un refuge de choix. Il est donc crucial de mieux comprendre cet oiseau pour continuer à lui garantir un accueil favorable et le protéger des dangers qui jalonnent sa longue migration hivernale.
Quand l’Europe vole au secours du milan
Avec 95% des populations reproductrices sur son territoire, l’Union européenne (UE) a fait de ce rapace une priorité à travers le projet LIFE EUROKITE, qui prévoit d’équiper 615 milans royaux de balises GPS. L’objectif est notamment de repérer les cadavres et d’élucider les causes de la mort.
Sur base des données récoltées, des mesures pourront être décidées à l’échelle de l’UE. C’est dans le cadre de cet effort international que s’inscrit le suivi télémétrique développé par Natagora.
Un plan de vol régulier
Les données collectées par Natagora ont déjà permis d’éclairer la migration de nos milans de Haute Ardenne. La plupart des individus hivernent dans l’ouest de l’Espagne. Bien qu’ils voyagent isolément, leur retour en Ardenne a lieu presque simultanément, entre le 17 et le 19 février. Le suivi de deux mâles « belges » a aussi montré qu’ils empruntent un itinéraire identique : le plus direct.
Même régularité pour le couple dit « Wallerode ». Mâle et femelle retrouvent leur aire de reproduction presque le même jour, alors qu’ils ne se sont pas croisés durant des mois. Leur périple a pourtant été riche en rebondissements, avec des déplacements erratiques vers le nord et le sud, en fonction des aléas et anomalies climatiques. Une chose est sûre : nous avons encore beaucoup à apprendre du suivi de nos milans royaux...