Merci pour votre mobilisation sur les pesticides, voici où nous en sommes
Suite à notre appel à écrire à la Commission européenne sur sa proposition d'Omnibus, plus de 9 000 personnes ont répondu, en quelques jours à peine. Elles ont rejoint plus de 23 000 citoyennes et citoyens qui, partout en Europe, ont interpellé la Commission sur son projet de réforme des règles encadrant les pesticides. Avec un résultat encourageant :la Commission n'a pas soumis la version la plus extrême de la dérégulation, qui avait fuité il y a quelques semaines. Malheureusement, la proposition aujourd'hui reste extrêmement problématique.
Plus de 9000 personnes ont envoyé un e-mail à la Commission pour dire non aux pesticides toxiques, en trois jours seulement. Ces emails envoyés ont rejoint une quinzaine de milliers d'autres, de partout en Europe. En plus de ces e-mails, des milliers de personnes ont directement contacté la Commission, notamment à la suite d’appels relayés par des créateurs de contenu engagés comme The Green Monki. Cette diversité de canaux a renforcé la pression citoyenne dans une fenêtre politique extrêmement courte.
Selon l’analyse publiée par l'organisation Pesticide Action Network, cette mobilisation citoyenne, appuyée par la société civile et des scientifiques, a pesé dans le débat. La Commission a revu sa copie par rapport à une version initiale, révélée par une fuite, qui envisageait des autorisations à durée illimitée pour la grande majorité des pesticides.
Malheureusement, la proposition sur la table reste problématique et comporte des dangers importants pour notre santé et celle des écosystèmes.
Qu'est-ce qu'il y a dans la proposition ?
La Commission européenne propose un texte qui affaiblit des garde-fous essentiels en matière de pesticides. La mesure la plus préoccupante consiste à supprimer les limites de durée pour l’autorisation de certaines substances, ce qui permettrait à des pesticides toxiques de rester sur le marché indéfiniment, sans être réévalués à la lumière des avancées scientifiques.
La proposition réduit aussi la capacité des États membres à utiliser les données scientifiques les plus récentes, facilite le recours à des dérogations pour maintenir sur le marché des pesticides ne répondant pas aux critères de sécurité, et prolonge l’utilisation de substances pourtant interdites. Elle ouvre également la porte à des dérogations à l’interdiction de l’épandage aérien, notamment via des drones.
Pris ensemble, ces changements affaiblissent la protection de la santé humaine, des agriculteurs, des enfants et de la nature, et compromettent la capacité de l’Union européenne à garantir une production alimentaire réellement sûre à long terme.
Et maintenant ?
Le processus législatif se poursuit. Nos regards se tournent désormais vers les eurodéputées et eurodéputés belges (dont la liste est disponible ici), qui auront à se prononcer sur ce texte au Parlement européen, ainsi que vers les ministres compétents au niveau national, au premier rang desquels le ministre fédéral de l’Agriculture, David Clarinval, appelé à défendre la position belge au Conseil.
Encore merci pour votre mobilisation, et à très vite !