Les oiseaux de nos jardins : une année en demi-teinte
Natagora dénombre déjà plus de 4.000 jardins au compteur de "Devine qui vient manger au jardin" ce dimanche soir à 17h. Malgré une météo peu propice, les participants sont au rendez-vous et leurs observations déjà transmises sur natagora.be/oiseau ce dimanche soir permet déjà de tirer certaines conclusions. Une analyse plus approfondie des résultats complets est bien entendu nécessaire pour confirmer ces tendances !
Des chiffres inquiétants
Les premiers résultats révèlent que 8 des 10 espèces d’oiseaux communs habituellement observés dans le top 10 sont en dessous de leur moyenne. Trois d’entre elles atteignent même leur minimum historique ! Sans surprise, on trouve dans le lot le merle noir qui poursuit un déclin très marqué depuis trois ans, conséquence probable de l’épidémie du virus Usutu. Usutu est un virus qui touche certaines espèces d’oiseaux, et en particulier le Merle noir, dont on connait une épidémie dans notre pays depuis 3 ans. La tourterelle turque poursuit son lent déclin et n’est plus présente que dans la moitié des jardins. Les pinsons des arbres ont, quant à eux, boudé les jardins cet hiver probablement parce que les principales populations hivernantes sont restées dans d’autres régions où les fructifications des arbres ont été plus abondantes qu’ici.
Deux hypothèses peuvent expliquer ces mauvais chiffres. Avec l’hiver très doux que nous connaissons, les jardins ne forment pas des refuges cruciaux pour trouver de la nourriture. Et les oiseaux présents dans nos jardins ce week-end sont restés cachés, évitant de sortir sous la pluie. Une autre explication plausible est que les températures clémentes ont amené certaines espèces à chanter pour défendre leur territoire dès janvier et que ces oiseaux sont par conséquent moins présents dans les jardins. Cela pourrait être le cas de la mésange bleue et du pigeon ramier par exemple, dont la population nicheuse ne montre pas de signe de déclin.
Les spécialistes de l’association de protection de la nature Natagora alertent également quant au fait que que six espèces subissent une érosion continue de leur population au fil des années. Sont concernés : l’étourneau sansonnet, le verdier d'europe, le moineau domestique et friquet, la tourterelle turque et la mésange nonnette. Les prochains recensements permettront de suivre l’état de ces populations.
Ils tirent leur épingle du jeu
Comme on pouvait s’y attendre, le geai des chênes atteint un maximum historique cette année, conséquence de l’invasion exceptionnelle relevée cet automne. Pareil pour le pic vert, qui trouve sans doute très facilement sa nourriture en l'absence de toute couverture neigeuse.
Par ailleurs, la perruche à collier, espèce invasive bien suivie par les spécialistes, est aussi à son maximum historique et reprend sa lente progression.
Natagora espère recevoir encore beaucoup d’observations et rappelle aux participants d’encoder leurs résultats sur www.natagora.be/oiseaux, même s’ils ont observé peu ou pas d’oiseaux !