Une nouvelle espèce d’abeille découverte à Schaerbeek !
Une femelle d’anthidie sept-épines (Anthidium septemspinosum), une abeille de la famille des Megachilidae, a été observée et photographiée ce vendredi 3 juillet 2020 sur la Friche Josaphat à Schaerbeek. Il s’agit de la toute première observation de cette espèce en Belgique.
"De retour chez moi, j’ai vainement cherché à identifier l’individu photographié dans la base de données naturaliste Observations.be. L’équivalent international de cette base de données, Observado.org, m’a rapidement mis sur la piste d’Anthidium septemspinosum. J’ai transmis l’information au site Wild Bees in Brussels, où plusieurs spécialistes de renom sont intervenus pour valider mon identification."
Il s’agit d’une abeille de la famille des Megachilidae. Comme les autres abeilles dites "cotonnières", elle installe son nid dans la terre, un orifice mural ou une tige creuse, et le garnit d'un coton végétal obtenu à partir du duvet des plantes qu’elle récolte grâce à ses mandibules. Son aire de répartition s’étire de l’Espagne à la Russie, la Mongolie et le Japon, via la France, le sud de l’Allemagne et à travers toute la partie méridionale de l’Europe centrale. En Europe, elle paraît s’étendre vers le nord, probablement en raison du réchauffement climatique ; elle a notamment déjà été observée à une reprise aux Pays-Bas, le 30 juillet 2019.
L’anthidie sept-épines vient ainsi rejoindre les 102 espèces d’abeilles (dont 24 rares ou très rares) recensées sur la Friche Josaphat, ce qui en fait le hot spot pour l’observation des abeilles bruxelloises. La friche est située sur le site d’une ancienne gare de triage à Schaerbeek, à deux pas du parc homonyme. Elle constitue un milieu largement ouvert, enclavé dans le tissu urbain du nord-est de Bruxelles, bordé de haies d’arbres sur son pourtour et de talus ferroviaires exposés au soleil.
Le statut de cette dernière grande zone sauvage de la Région bruxelloise et son exceptionnelle faune et flore (+ de 1000 espèces observées) est actuellement discuté. Natagora-Bruxelles s’est positionnée dans ce dossier. Elle a souligné l’importance toute particulière du site en raison de son caractère ouvert, de sa flore préservée des pesticides, de son statut reconnu de halte migratoire, de l’importance que lui confère la communauté scientifique et des services qu’elle rend et rendra encore dans le contexte des bouleversements climatiques à venir.