Cet hiver, je plante des haies !
Planter des haies, c’est positif. Cela contribue à embellir les paysages et renforce le maillage écologique. À condition de bien choisir ses essences et de prendre des espèces indigènes, naturellement présentes chez nous. Parce que les animaux d’ici ont évolué avec les plantes d’ici : exit les thuyas, les lauriers cerises et autres exotiques qui envahissent et stérilisent l’espace public. La haie vivante est toujours locale. Une haie indigène, c’est en effet une véritable autoroute pour la biodiversité, un lieu d’échange permanent où la vie foisonne, discrètement.
Au printemps, la haie indigène offre des fleurs aux butineurs, attire les oiseaux qui y nichent. Elle sert de refuge au hérisson. Elle est squattée par le muscardin. Elle est le métro de la chauve-souris qui emprunte chaque jour la même ligne. À ses pieds se déplacent crapauds, grenouilles et tritons. Bref, grâce à une haie indigène, pendant que nous vaquons à nos occupations, la nature vaque à la sienne.
À vos bêches
Lorsqu’on dispose d’un peu de terrain, le premier aménagement à adopter, c’est une haie indigène. Et cette saison est propice au projet. On peut en effet planter de novembre à mars, hors période de gel et neige bien sûr. Le choix est vaste, et en indigène, on veillera à mélanger les espèces locales. Cela fait plus naturel et on protègera plus d’animaux en retour.
Aubépine, bourdaine, prunellier, églantier, néflier, cornouiller sanguin, sureau, fusain, noisetier, viorne ou troène sont autant d’essences possibles, en fonction de la nature de votre sol. Vous ne le connaissez pas et vous redoutez de planter "inadapté" ? Pas grave, adressez-vous au Réseau Nature de Natagora pour connaître le type de sol de votre région et les essences typiques. Cela permet d’intégrer parfaitement votre haie au paysage et de garantir sa pousse optimale.
Usage infini
Parlez de la haie autour de vous. C’est en effet le premier dispositif agro-forestier (cette pratique qui mélange agriculture et arbres) et il n’y en a jamais assez. Vous connaissez un agriculteur, un propriétaire de terres ? Motivez-le à planter cet hiver. Des aides existent (voir ci-dessous) et les avantages de la haie indigène sont multiples.
Ainsi, le bois de taille pourra servir à enrichir l’humus d’un potager ou chauffer un bâtiment pour les plus grosses haies. La haie cassera les bourrasques froides et agira comme un amortisseur du vent en cas de tempête, limitera le dessèchement des cultures lors des canicules ou lissera le contraste entre température nocturne et diurne. Elle contribuera à assainir l’air en piégeant les particules et poussières en suspension. Qu’il s’agisse encore d’érosion des sols ou d’infiltration de l’eau, la haie n’a que des vertus. Vous avez le choix : planter une haie indigène peut être votre cadeau de Noël à la Nature, ou faire partie de vos bonnes résolutions pour 2019.
Au-delà des haies, si vous voulez ramener de la vie dans votre jardin, les possibilités sont nombreuses : creuser une mare, installer un hôtel à insectes, une prairie fleurie, une spirale à plantes aromatiques… Une faune et une flore spontanée s’y installeront rapidement. Pour un maximum de conseils, visitez le site www.natagora.be/reseaunature
Des aides financières pour planter pas cher
En Wallonie, en zone agricole, à partir de 100 m, la Région offre une prime à la plantation de 3 euros par mètre de haie indigène plantée, ce qui permet souvent de couvrir 100 % des frais d’achat des plants. Si la plantation est faite par entreprise, ce montant est doublé. Pour les jardins de particuliers, la prime est possible également. Elle est même majorée pour les écoles.
Pas facile de caser de grandes haies à Bruxelles. Mais plusieurs communes soutiennent les plantations qui aident la Nature. Par exemple, Bruxelles ville subventionne les plantations grimpantes mellifères ou indigènes en façade (75 % du coût de plantation, max 100 euros).