COP27 : on parlera climat à la prochaine COP28…
La 27e Conférence des parties (COP) sur le climat, organisée par l’ONU à Charm el-Cheikh, s’est achevée le 20 novembre. Les participants ont fait un pas vers la création d’un fonds pour les pertes et les dommages à destination des pays les plus pauvres et les plus impactés par les émissions de gaz à effet de serre des pays riches, mais sans parvenir à s’entendre sur une réduction de ces émissions. L'objectif de limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C s'éloigne, et laisse présager des conséquences désastreuses.
Les débats se sont en effet essentiellement concentrés sur le sort des pays les plus impactés par le réchauffement ou la montée des eaux, et qui refusent, à juste titre, de continuer à payer les gabegies des plus gros consommateurs de combustibles fossiles. Des revendications fondées, mais qui ont empêché de se pencher sur les émissions elles-mêmes. Gageons cependant qu’en frappant les pays riches au portefeuille, la création de ce "fonds spécifique pour les pertes et préjudices" initiera une prise de conscience politique et une vision à long terme des problématiques climatiques. Ces décisions sont donc, hélas, reportées à la prochaine COP28.
La COP27 s’est également penchée sur les questions d’adaptation au changement climatique. Les gouvernements se sont ainsi accordés sur la création d’un "fonds d’adaptation" à destination des communautés les plus vulnérables, et destiné à financer des réponses concrètes au réchauffement : construction de digues, changements de cultures, etc. Hélas, travailler sur l’adaptation plutôt que sur l’atténuation des changements climatiques (via la limitation des gaz à effet de serre) revient finalement à mettre des vis dans la branche que l’on est en train de scier…
Un bilan en deçà des attentes
En termes environnementaux, le bilan de cette COP est donc franchement en deçà des attentes et ne répond pas sérieusement à l’urgence climatique que l’on connaît. La présence de 636 lobbyistes du charbon, du gaz et du pétrole est symptomatique de la direction que prennent les discussions. Outre les cris d’alarme des scientifiques, se basant notamment sur les multiples rapports du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC), la mobilisation citoyenne n’a pas faibli à l’approche de la conférence. De nombreux membres et volontaires de Natagora ont ainsi rappelé les liens indissociables entre préservation des écosystèmes et limitation des dérèglements climatiques lors d’une vaste manifestation à la veille de l’ouverture de la conférence. Les conflits géopolitiques et la vision libérale court-termiste semblent cependant avoir balayé les revendications citoyennes et l’urgence environnementale.
Ces discussions multilatérales, où les îles Fidji ont le même poids que les États-Unis, permettent d’entendre et de répondre aux problèmes de chacun. L’unanimité qui est nécessaire pour trouver un accord constitue cependant la force et la faiblesse de ces COP. Les résultats de ces dernières années sont, hélas, peu convaincants. Tous les niveaux de pouvoir doivent donc continuer à être actionnés pour limiter au maximum les dégâts climatiques. Chaque pays, chaque commune, chaque entreprise, chaque citoyen a un rôle à jouer. Au boulot !