Un plan de gestion wallon pour le loup
Le retour du loup en Wallonie après plus d’une centaine d’années d’absence est exceptionnel, d’abord pour le succès de la protection du loup en Europe mais aussi pour l'impact positif sur la biodiversité que peut engendrer le retour d'un super-prédateur, comme cela a déjà été démontré à de multiples reprises à l'étranger. C’est également une belle victoire pour les naturalistes puisque son retour prouve que le statut de protection dont bénéficie les espèces offre de réelles perspectives pour la biodiversité menacée. En outre, avec le retour du loup dans les Hautes-Fagnes, l’intérêt de la préservation de grands espaces est une fois de plus démontré.
Ces constats représentent une réelle source de motivation pour le monde naturaliste et en particulier la plate-forme Grands prédateurs qui rassemble Ferus, Forêt & Naturalité, Forêt.Nature, Jeunes & Nature, la Ligue Royale Belge pour la Protection des Oiseaux, Natagora, Wolf Eyes et le WWF-Belgique. Cette dernière, créée en 2016 par plusieurs associations de conservation de la Nature pour préparer au mieux le retour du loup, se réjouit ainsi de cette nouvelle et profite de l’occasion pour encourager les politiques à poursuivre leurs efforts en faveur de la conservation de la nature !
Anthony Kholer, au nom de la plate-forme Grand prédateurs : "Nous saluons le travail d’anticipation de l’Administration wallonne qui, à travers la mise en place du réseau Loup, a pris les devants en vue d’assurer la meilleure cohabitation possible avec ce grand carnivore. Nous demandons, cependant, aux pouvoirs publics wallons d’aller un pas plus loin en élaborant et adoptant rapidement d’un Plan de gestion Loup comme cela a été fait en Flandre et dans les pays limitrophes."
La plate-forme Grands prédateurs réaffirme ainsi la nécessité de :
- respecter le statut d’espèce strictement protégée dont bénéficie le loup
- condamner fermement et unanimement tout cas d’atteinte à la stricte protection de l’espèce
- informer les parties prenantes (administration, naturalistes, éleveurs, chasseurs, grand public,…) sur l’impact réel de l’espèce
- rechercher des solutions de cohabitation adaptées à notre territoire, en faveur de la préservation du loup, en mettant les parties prenantes en concertation
- mettre en place des mesures de protection pour les éleveurs (kit d’intervention rapide, protection des troupeaux…) subsidiées par la Région Wallonne
- assurer les suivis et le paiement des demandes d’indemnisations des éleveurs, en cas d’attaque avérée "loup non-exclu".
Cette nouvelle réjouissante pour la biodiversité ne doit pas occulter la difficulté de coexister avec un grand carnivore. L’expérience des pays voisins doit nous servir pour nous préparer au mieux. La concertation avec les acteurs ruraux ainsi que les actions d’information et de sensibilisation en faveur du monde de l’élevage, de la chasse et du grand public sont primordiales en vue d’assurer une cohabitation pacifique pour la préservation du loup à long terme sur notre territoire.