La COP16 pour la biodiversité suspendue malgré deux décisions historiques
Ceci est une traduction de l'analyse de notre fédération, Birdlife, à l'issue de la COP16 à Cali.
Malgré le « buzz » positif et les nombreux appels à l'action, les gouvernements ne sont pas arrivés à Cali prêts à avancer au rythme et avec l'ambition nécessaires. Les résultats sont peut-être décevants, mais il n'est pas trop tard. Chez BirdLife, nous restons déterminés à obtenir des résultats pour la nature, le climat et les populations.
La communauté mondiale de la conservation s'est rendue à Cali, en Colombie, pour la 16e réunion de la Conférence des Parties à la Convention sur la diversité biologique - CDB COP16 - pour deux semaines de négociations de mi-octobre à début novembre 2024. Après l'adoption du Cadre mondial pour la biodiversité (objectifs mondiaux de protection de la nature) lors de la COP15 en 2022, l'objectif de cette réunion était de passer des promesses à l'action.
La nécessité d'actions décisives pour stopper et inverser la perte de biodiversité est plus urgente que jamais : 60 % de toutes les espèces d'oiseaux sont en déclin et une sur huit est menacée d'extinction. La nature est à la base de notre existence à tous.
Ce sentiment d'urgence, associé à un sentiment d'innovation et d'espoir, était palpable lors de la conférence et dans la ville de Cali, et se reflétait dans la campagne Messages d'espoir de BirdLife. Les gouvernements, la société civile, les peuples autochtones et les communautés locales étaient présents en force. En outre, près de 3 000 délégués du secteur des affaires et de la finance ont participé à la COP16.
En dehors des salles de négociation, des organisations, dont BirdLife, ont présenté un large éventail d'exemples tangibles d'actions de conservation. Il s'agit notamment d'efforts visant à mobiliser des sources de financement supplémentaires pour la nature et de collaborations entre les groupes de parties prenantes. Plus de 20 partenaires de BirdLife étaient représentés à la COP16 de la CDB, soit dans le cadre de délégations gouvernementales, soit pour défendre et présenter le travail de conservation dans le cadre d'un large éventail d'événements parallèles.
Les résultats des négociations comprennent une décision historique d'établir un nouvel organe sur les questions liées aux peuples autochtones et aux communautés locales, ainsi qu'une décision de mettre en œuvre le mécanisme multilatéral de partage des avantages pour l'utilisation des informations sur les séquences numériques. Parmi les autres résultats à célébrer figure la création du Fonds de Cali, qui vise à combler au moins en partie le déficit de financement de la biodiversité grâce à des paiements volontaires de la part du secteur privé qui bénéficie de la nature.
Cependant, il est clair que malgré le « buzz » positif et les nombreux appels à l'action, les gouvernements ne sont pas arrivés à Cali prêts à avancer au rythme et avec l'ambition nécessaires. La COP a été suspendue - et non fermée - car la réunion s'est prolongée jusqu'au samedi matin. Il n'y avait plus assez de gouvernements dans la salle pour prendre des décisions finales sur les points en suspens, notamment la mobilisation des ressources et le budget.
Les résultats sont peut-être décevants, mais il n'est pas trop tard. Nous devons trouver des moyens d'aller plus vite, à la fois en termes de mise en œuvre nationale et de changement sectoriel, là où l'empreinte sur la nature pèse le plus lourd. Chez BirdLife, nous restons déterminés à obtenir des résultats pour la nature, le climat et les populations.
Texte par Nina Mikander, Directrice Politique et Influence chez BirdLife International