Emmels
Une éponge naturelle au cœur de l’Ardenne
Avec ses soixante hectares de vallée ardennaise préservée, la réserve naturelle de l’Emmels se situe dans la commune d’Amblève, au sud de la province de Liège. Elle constitue un vaste refuge, notamment pour les oiseaux des prés, où abonde une flore typique et menacée.
Emmels
Une centaine d’hectares d’un seul bloc
Ici, nous sommes aux sources de l’Emmels, un affluent de l’Amblève. La vallée est exceptionnellement large et peu encaissée pour l’Ardenne. Plus de 100 ha de terrain protégé s’enchaînent en un seul bloc, composés de terrains gérés par Natagora et par la Région wallonne. Et tout ça forme une formidable éponge ralentissant les crues et absorbant les trop-pleins.Le WWF néerlandais ne s’y est d'ailleurs pas trompé, qui a financé des travaux de restauration dans la vallée. La restauration des zones de sources évite en effet les inondations plusieurs dizaines de kilomètres en aval, aux Pays-Bas. Les réserves naturelles, particulièrement en fonds de vallée, jouent ainsi un rôle clé dans la gestion des eaux.
Une pelouse de nard et d’arnica
Sur ces zones se développe une biodiversité exceptionnelle. Ici, les oiseaux des prés se portent plutôt bien, profitant des grands espaces ouverts de la réserve. Tarier des prés, bruant des roseaux, rousserolle verderolle ou locustelle tachetée nichent au sol, cachés dans les herbes. Au printemps, des tapis de lychnis fleur de coucou se battent avec la bistorte pour colorer de rose le fond de vallée. Çà et là, quelques taches orange soulignent la présence des premiers pieds d’arnica en fleur. À ses côtés, on retrouve des zones de sphaignes, des touffes de nard ou de fenouil des Alpes.
Le ballet des nacrés
Au beau milieu d’une vaste prairie à bistorte qui profite aux nacrés, des vaches highlands pâturent paisiblement le surplus de végétation. Plus en aval se prélassent les couleuvres à collier et les orvets. On y croise aussi d’anciennes buttes d’orpaillage façonnées par les Gaulois, puis lors d’une brève ruée vers l’or à la fin du XIXe siècle. Mais aujourd’hui, la plus belle pépite est bien la riche biodiversité qui a recolonisé la vallée !