Feschaux
Un écrin de biodiversité entre prairies, forêts et ruisseaux
Située en province de Namur, sur le territoire du village de Feschaux (Beauraing), la réserve Naturelle de Feschaux s’étend sur un paysage vallonné typique de la transition entre la Famenne et le Condroz, alternant prairies, haies, boisements récents et vallées humides. Ce site, reconnu pour son grand intérêt biologique, est entièrement inclus dans un périmètre Natura 2000, garantissant la protection de ses habitats et de ses espèces remarquables.
Feschaux
Le retour d’une nature spontanée
Au XVIIIe siècle, ces terres étaient largement cultivées. Peu à peu, l’agriculture a reculé, laissant place aux prairies, puis à la nature plus spontanée. Certaines zones moins accessibles, notamment dans le fond de la vallée du ruisseau des Prés-d’En-Bas, ont été abandonnées par les pratiques agricoles et recolonisées par la végétation. En 2013, l’association Natagora a acquis les premières parcelles afin de préserver et valoriser sa biodiversité exceptionnelle. Aujourd’hui, la réserve est composée de prairies de fauche, de prairies pâturées, de haies bocagères, de petits boisements et de milieux humides. Des mares agricoles ont été restaurées et un verger de haute-tige planté, recréant un paysage traditionnel autrefois courant en Wallonie.
Une flore discrète mais précieuse
La flore de la réserve comprend environ 116 espèces de plantes supérieures, un chiffre probablement sous-estimé. Deux plantes particulièrement rares méritent d’être citées : Le séneçon aquatique, classé en danger en Wallonie et strictement protégé, le brome en grappe, également en danger, qui témoigne de la richesse écologique des prairies gérées sans engrais ni pesticides.
Une diversité faunistique impressionnante
Côté faune, la diversité est particulièrement impressionnante chez les oiseaux : 86 espèces ont été observées, dont plusieurs d’un grand intérêt patrimonial (pie-grièche écorcheur, faucon pèlerin, loriot d’Europe). Chez les mammifères, le site abrite le chat sauvage, discret et farouche, et le grand rhinolophe, une chauve-souris en danger d’extinction.
Les amphibiens trouvent refuge dans les zones humides, en particulier le triton crêté, espèce menacée à l’échelle européenne, et la salamandre tachetée, dont les larves ont été observées dans les ruisseaux de la réserve.
Enfin, les prairies fleuries attirent de nombreux insectes pollinisateurs, comme le bourdon rudéral ou la trachuse commune, deux espèces qui bénéficient des pratiques agricoles respectueuses menées sur le site.