Plate Dessous les Monts
Pépite gaumaise de toute beauté
La Plate Dessous les Monts se situe au cœur d’un triangle formé par trois villages gaumais : Villers-sur-Semois (Etalle), Harinsart (Habay) et Ansart (Tintigny). La décrire en quelques mots ? Une grande et large plaine herbeuse qui s’étend au pied d’une colline. Voilà une réserve naturelle qui porte bien son nom !
Plate Dessous les Monts
Entre Rulles et Semois
Au fil des siècles, la Semois a rongé le pied d’une colline, constituant un grand arc de cercle érodé. C’est sur ces terrains plats et marécageux que s’étend la réserve. Elle est longée au sud par la Semois, et ceinturée par la Rulles au nord. Du sommet de la colline, on devine à l’horizon les bois de Habay, Rulles, Rossignol qui commencent l’immense forêt ardennaise. La vue panoramique se perd jusqu’à l’entrée d’Arlon et de Florenville.
On y venait extraire la marne
Le sol de la réserve est une glaise molle et grasse. Il s’agit d’argile ardennaise mêlée à du calcaire lorrain. Ce mélange forme la marne que l’agriculteur de jadis appréciait grandement pour amender ses champs, assez pauvres dans la région. Il l’arrachait à sa gangue par charrettes entières. Aujourd’hui, cette marne a été remplacée par les engrais de synthèse, et les terres lourdes et difficiles à exploiter sont abandonnées depuis plusieurs décennies. Le site de la Plate, épargné par les méthodes modernes d’exploitation, a donc conservé une très grande richesse biologique.
Des fleurs, des vaches et de bonnes bottes
La réserve profite à quelques plantes rarissimes, dont la sérratule des teinturiers qui s’épanouit dans les marais. Redécouvert il y a peu, le cumin des prés pousse sur le sommet de la colline, beaucoup plus sec. Les oiseaux aussi y trouvent leur bonheur, notamment la jolie pie-grièche grise. Quelques boqueteaux d’épicéas, épars et malingres, témoignent d’essais infructueux de plantations. Aujourd’hui, des bosquets de saules qui ont poussé naturellement accompagnent l’une ou l’autre plantation d’aulnes ou de bouleaux. Les prairies les plus riches sont pâturées par des vaches de races rustiques, les tracteurs ne s’aventurant pas sur ces sols trop marécageux. D’ailleurs, n’oubliez pas vos bottes pour découvrir la réserve lors des visites guidées, même en plein été !