Chevêche d’Athéna et hibou grand-duc au centre des révélations ornithologiques
Le dernier numéro de la revue ornithologique du pôle Aves de Natagora est consacré à deux de nos rapaces nocturnes les plus mystérieux : la chevêche d’Athéna et le hibou grand-duc. Nous vous en offrons un petit aperçu.
Le premier article raconte comment un petit groupe de passionnés vole au secours de la chevêche en Famenne depuis plus de 12 ans. Forts de leur expérience, ils ont conçu des nichoirs sûrs (plan disponible ici) pour que ces petites chouettes typiques des paysages bocagers puissent se reproduire en sécurité. Un beau succès puisque cette espèce en déclin rapide au niveau européen se développe et prospère désormais en Famenne.
Le projet a permis de suivre pas moins de 497 nidifications ! Au total, 1 727 jeunes oiseaux prêts à l'envol ont été observés, soit 3,5 poussins en moyenne par nichée. Un tel succès de la reproduction chez cette espèce localement menacée de disparition est remarquable !
Parallèlement à l’installation de ces nichoirs, un objectif immédiat pour continuer à préserver l’espèce est le maintien de vieux arbres dans les pâturages. La plantation de saules à conduire en saules "têtards" est aussi à encourager pour pouvoir continuer à observer cet oiseau mythique.
Dans le deuxième article de ce numéro, vous découvrirez comment le suivi mené par un autre groupe d'ornithologues a permis de lever un voile sur la vie intime de trois jeunes femelles de hibou grand-duc. Grâce à des balises placées sur le dos des juvéniles, ces passionnés ont pu approfondir les connaissances sur les étapes de la vie des jeunes hiboux grand-ducs, depuis la naissance jusqu’à la première nidification. De nouveaux éléments sur l’écologie de l’espèce ont ainsi été révélés, suscitant de nouvelles questions !
Des faits très étonnants sont ainsi illustrés. On découvre notamment que les femelles s’installent dans une "zone de stationnement temporaire", puis semblent mystérieusement chercher le contact avec des couples installés. L’une des femelles grand-duc va même nicher avec succès au sol au pied d’un arbre !
En plus de la balise qui localise les oiseaux, un accéléromètre a permis de mesurer leurs déplacements dans les trois dimensions de l’espace. Ce graphe illustre le fait qu’une des femelles est restée immobile pour couver ses œufs pendant une longue période : on voit que les mouvements dans les trois dimensions de l’espace sont presque figés de fin mars à fin avril, contrairement au reste de la période de suivi. Cet endroit particulier signalé par la balise est donc celui du nid !
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