Des millions d’oiseaux en transit au-dessus de nos têtes
De nuit comme de jour, la période est aux migrations. Un long et périlleux voyage à travers l’Europe, suivi avec intérêt par Natagora en Belgique, et qui rappelle l’importance de préserver les sites naturels de nos régions, indispensables sources de nourriture et d’abris pour nos oiseaux.
La migration bat son plein, et depuis une quinzaine de jours la Belgique est survolée par un flux impressionnant d’oiseaux. En effet c’est mi-octobre qu’a lieu chaque année un des plus grands spectacles de la nature. C’est par millions que les oiseaux quittent l’Europe du nord et déferlent sur notre pays qui a la grande chance d’être situé sur plusieurs voies de migration.
500.000 oiseaux migrateurs ont été comptés en Belgique rien que pour la journée du 13/10 et ces chiffres impressionnants ne représentent pourtant qu’une fraction du flux d’oiseaux traversant notre petit pays.
La plupart des oiseaux continueront leur chemin vers le sud, certains passeront l’hiver chez nous et se retrouveront dans nos jardins. En réalité, le phénomène de la migration automnale commence déjà mi-août pour certaines petites espèces insectivores (fauvettes aquatiques, petits échassiers du grand nord…) et se termine mi-novembre pour d’autres espèces (grues cendrées, grives litornes…), mais l’apogée -spectaculaire- du phénomène a lieu à la mi-octobre, c’est alors qu’on peut voir le plus grand nombre d’oiseaux dans le ciel belge.
Un effort de suivi particulièrement exigeant
Des volontaires passionnés suivent assidûment ce phénomène naturel grandiose et, à partir de postes d’observations fixes, comptent les bandes d’oiseaux en vol, jour après jour, année après année.
En début de semaine, deux postes de comptage, l’un situé à Honnay (prov. Namur) et l’autre à Xhoris (prov. Liège), ont franchi la barre symbolique des quatre millions d’oiseaux depuis le début des recensements ! Ces chiffres sont disponibles grâce au portail d’encodage Trektellen dédié uniquement à la migration, dont Natagora est partenaire.
Migration exceptionnelle pour les pinsons des arbres ?
Ce mois d’octobre a vu un afflux massif de pinsons des arbres sur certains sites, notamment en province de Liège ; au seul poste de Xhoris, sur 300.000 oiseaux comptés depuis le 1er octobre, 165.000 sont des pinsons des arbres. Cliquez ici pour en savoir plus.
Un exploit physique périlleux
L’effort physique réalisé par les oiseaux migrateurs, parfois sur des milliers de kilomètres ou d’un continent à un autre, est impressionnant mais leur endurance a des limites qui sont fixées par leurs réserves énergétiques. Une fois celles-ci épuisées, les oiseaux migrateurs doivent impérativement trouver des sites de nourrissage afin de reconstituer rapidement leurs réserves de graisse. Ces sites sont connus des oiseaux, génération après génération, mais s’ils viennent à disparaître sous les coups des bulldozers, c’est subitement tout le voyage qui est bouleversé. D’où la nécessité de maintenir à l’échelle de l’Europe toute entière, et en Wallonie, un réseau de haltes migratoires sécurisées comme des marais et zones humides, des bocages, des haies de buissons indigènes, des lisières forestières sauvages, des friches, des plaines agricoles offrant des bandes de céréales sur pied en hiver.
Un travail auquel s’emploie l’association de protection de la nature Natagora, partenaire de la fédération internationale BirdLife dont l’une des missions est la protection des grandes voies migratoires mondiales.