EuroBirdWatch 2022 : les oiseaux migrateurs défilent dans le ciel belge
Ce week-end a eu lieu l’EuroBirdwatch. De l’Europe à l’Asie mineure, de nombreux ornithologues ont compté les oiseaux migrateurs. 35 pays ont pris part à l’événement et 4,6 millions d'oiseaux ont été observés. En Belgique, les volontaires des associations Natagora et Natuurpunt étaient présents sur 73 stations de comptage et, en Wallonie et à Bruxelles, une trentaine d’actions de sensibilisation ont été menées.
L’édition 2022 de l’EuroBirdWatch, le plus grand événement européen d'observation des oiseaux, organisé par BirdLife a rassemblé plus de 19 000 personnes ce week-end. Ce gigantesque recensement annuel permet d’évaluer les tendances d’évolution des populations d’oiseaux et les changements dans la migration. De l’Europe à l’Asie mineure, 750 activités ont été mises en place pour observer la fascinante migration et recenser plus de 4,6 millions d'oiseaux en route vers leurs lieux d'hivernage. La Finlande, la Lituanie et la Suède ont enregistré le plus grand nombre d’oiseaux observés (respectivement 1 500 000, 1 247 682, 773 105). Les espèces les plus abondantes étaient le pinson des arbres, la bernache nonnette et la mésange charbonnière. Tous les résultats sont disponibles sur www.eurobirdwatch.eu
Quelles observations en Belgique ?
Ce samedi 1er octobre, 116.000 oiseaux appartenant à 143 espèces ont été notés en Belgique par 250 ornithologues répartis sur 73 postes de comptage. Les trois espèces migratrices les plus abondantes ont été le pinson des arbres, la grive musicienne et la grive mauvis. Les participants ont pu aussi observer les toutes dernières hirondelles rustiques en partance pour l’Afrique. Plus d’infos sur www.trektellen.org
Parallèlement aux recensements, une trentaine d’activités menées par les volontaires du pôle ornithologique de Natagora à l’occasion du nouvel événement Les Journées Européennes de la Migration ont été organisées. L’occasion d’expliquer au grand public toute la complexité des systèmes d’orientation que les oiseaux utilisent pour naviguer vers l’Afrique, les comportements des groupes de migrateurs en halte ou en vol actif, leur identification…
Alain Paquet, ornithologue chez Natagora, explique : "Les oiseaux migrateurs relient des écosystèmes variés et distants de plusieurs milliers de kilomètres. La migration souligne le caractère unitaire de notre biosphère. Malheureusement, hors union européenne, ils subissent l’absence de législation internationale les protégeant à travers les différents continents qu’ils traversent. Et les menaces sont nombreuses : dérèglement climatique, ligne à haute tension, éoliennes, destruction des habitats, chasse… D’où l’importance d’agir au niveau national, notamment en restaurant et protégeant nos haies vives, haltes migratoires riches en baies pour les oiseaux du grand Nord qui s’arrêtent chez nous, mais aussi en continuant à créer de nouvelles zones humides."
Chaque espèce d’oiseau migratrice passe au-dessus de notre pays à une période précise de l’automne. La saison complète de migration s’étale, en Belgique, du milieu de l’été à la fin novembre. En 2021, les ornithologues volontaires de Natagora et Natuurpunt avaient ainsi dénombré 10 millions d’oiseaux en passage à l’automne. Ce nombre astronomique représente uniquement la partie visible (beaucoup d’espèces migrent en altitude) de la migration diurne, sur un nombre restreint de sites belges ! Dans les jours à venir, la migration va très vite s’amplifier. Le nombre maximum visible d’oiseaux en migration active se situe habituellement vers mi-octobre. Le grand spectacle est encore à venir !
