Pourquoi observer les oiseaux cet hiver ?

Publié le mer 10/01/2024 - 11:52

Le thermomètre est en baisse et nos amis ailés se rassemblent dans les jardins. Les 3 et 4 février, Natagora invite le grand public à dégainer les jumelles lors de son Grand Recensement annuel. Les données récoltées permettent aux ornithologues de l'association de suivre l'évolution des populations d'oiseaux de jardin depuis plus de 20 ans.

En hiver, d’importants déplacements des populations d’oiseaux ont lieu. D’où l’intérêt pour Natagora de suivre cette partie de leur cycle annuel afin de s’assurer que les différents groupes d’espèces se portent bien. “C’est également à ce moment de l’année que les oiseaux sont le plus facilement observables. Poussés par le froid et la faim, ils s’aventurent plus près des maisons et se tolèrent plus entre eux, ce qui permet de les voir en plus grand nombre.” explique Anne Weiserbs, ornithologue chez Natagora.

Durant la saison hivernale, les oiseaux changent radicalement de comportement. La cohabitation entre individus d’une ou de plusieurs espèces est tolérée, en opposition à la période de reproduction où, chez la plupart des espèces, chaque couple défend farouchement son territoire pour élever sa descendance. Exit les parades et les mélodies enjouées. La quête de nourriture et la recherche d'un abri chaleureux pour la nuit font l’objet de toutes les préoccupations. Et pour cause ! Une nuit glaciale peut faire perdre jusqu'à 20% de son poids à un petit oiseau comme la mésange. Quelques grammes à récupérer dès le lendemain, question de survie.

Verdiers d'Europe et chardonnerets élégants

 

Être en groupe facilite la recherche de nourriture et permet de mieux surveiller les dangers environnants. Il est très fréquent d’observer des groupes d’oiseaux où plusieurs espèces ayant les mêmes habitudes alimentaires se mélangent. Pinsons, verdiers et chardonnerets chez les granivores ; mésanges charbonnières, bleues, nonnettes, avec parfois des roitelets, qui se déplacent ensemble à la recherche de petits insectes ou de leurs larves ; vanneaux et étourneaux en prairie pour les vers de terre… Et tout le monde ne picore pas en même temps, il y a toujours un oiseau pour surveiller les alentours. Quand un individu repère un prédateur, il émet immédiatement un cri d'alarme. Une réaction qui entraîne l’envol de l'ensemble du groupe.

Beaucoup d’espèces forment des dortoirs hivernaux. Cette pratique est très connue chez les étourneaux qui se rassemblent parfois par centaines, tandis que d’autres espèces forment des petits groupes d’une dizaine d’individus. Au sein de ces dortoirs, les oiseaux se communiquent leurs bons plans. Le lendemain, les plus malins suivent les congénères qui avaient l’air rassasiés la veille.

Observateur à la mangeoire

 

Observer cinq mésanges bleues, deux rouge-gorges, 20 pinsons des arbres, trois pinsons du nord, un troglodyte et un gros-bec, ce n’est possible qu’en hiver. Voilà pourquoi Natagora organise son Grand Recensement annuel ces 3 et 4 février. Pour participer, il suffit d'observer les oiseaux directement au jardin ou depuis une baie vitrée. En moins d’une heure, la plupart des hôtes ailés se sont montrés. Un guide d'identification, une feuille de comptage et un espace d'encodage des observations sont disponibles sur le site de l'association, rendant la participation du public accessible et ludique. Des webinaires gratuits sont également planifiés en amont de l’opération. Et un kit pédagogique pour sensibiliser les élèves de l’école fondamentale à l’avifaune sauvage est mis à disposition des professeurs. Rendez-vous sur le site de l'opération.

Photos : Olivier Colinet