Ri d'Oneux
Une clairière au milieu des pessières
La réserve, dont le nom est celui d’un petit affluent de la Lienne qui dévale à proximité, est située à l’est du village de Chauveheid (commune de Stoumont). D’une superficie plutôt modeste, elle se présente comme une clairière entourée de vastes pessières.
Ri d'Oneux
Témoins du passé
Une lande humide occupe la dépression au centre de la réserve où prospère une très belle station de narthécies. En périphérie de ce bas-marais, ou « tourbière basse », subsiste une vingtaine de vieux genévriers qui ont perdu toute vitalité. Aujourd’hui pour la plupart affalés et sans descendance naturelle malgré les essais d’étrépage au pied des individus femelles, ils témoignent de ces genévrières autrefois beaucoup plus fréquentes sur les terrains pauvres et fangeux d’Ardenne. Cette raréfaction résulte de l’abandon des pratiques de l’ancienne économie agropastorale et du boisement généralisé des landes en épicéas à partir de la fin du XIXème siècle.
Petite, mais intéressante réserve
Si la molinie et les touradons formés dans les zones les plus humides donnent au site des airs de fagne, cette graminée sociale est avant tout caractéristique de ces faciès de dégradation de la lande tourbeuse. L’observateur attentif aura tôt fait cependant de remarquer ces autres plantes typiques dont plusieurs éricacées qui confèrent à l’endroit un grand intérêt biologique : myrtille commune, callune, bruyère quaternée, orchis tacheté, linaigrette vaginée... Si le nacré de la canneberge n’est plus observé depuis quelques années, le petit collier argenté et l’hespérie du brome y sont eux bien présents. Le bec croisé des sapins, le pic noir, la mésange huppée, les roitelets et le pipit des arbres sont quelques-uns des oiseaux qui fréquentent le site.
Entre intervention et contemplation
Pour assurer l’avenir de la genévrière, une soixantaine de jeunes plants issus de rameaux prélevés sur des sujets de la région ont été réimplantés début 2020. Grace à l’intervention du LIFE Ardenne liégeoise, un peuplement d’épicéas de Sitka d’un hectare a été éliminé, les drains bouchés et neufs mares recreusées, qui offrent de nouveaux habitats pour la flore et la faune. Les quelques gros chênes situés sur le dessus du site ont été dégagés des épicéas qui les enserraient. Quant à la vieille boulaie tourbeuse riche en bois mort et piquetée de quelques pins sylvestres annelés, elle est laissée à son évolution naturelle.