Les 10 plus belles prairies wallonnes sont connues !
Natagora, la FUGEA et Natagriwal viennent de décerner les prix de la 6ème édition du concours "Qu’elle est belle ma prairie". Dix agriculteurs se voient ainsi récompensés pour leur implication environnementale. La gagnante est éleveuse à Saint Vith, le deuxième prix vient d’Havelange.
Le concours « Qu’elle est belle ma prairie » a failli ne pas se tenir cette année, suite à l’annulation de la Foire agricole de Libramont où sont habituellement récompensés les gagnants. Mais, à l’heure où la pandémie de Covid-19 a mis en avant la nécessité d’une nouvelle relation à notre alimentation et plus particulièrement à notre autonomie locale, Natagora, la FUGEA et Natagriwal ont voulu continuer à montrer leur soutien fort aux producteurs locaux qui s’inscrivent dans une démarche durable.
La grande gagnante du concours est Christine Schleck, qui élève en bio à Recht des vaches Glanvieh (une race allemande), Herreford, Blanc-bleu mixte et Pie-rouge de l’Est, dont elle vend la viande aux particuliers et aux restaurants. Elle accorde une grande importance à la biodiversité sur toute son exploitation. La prairie sélectionnée pour le concours accueille la pie-grièche écorcheur et le bruant jaune, de belles haies vives et des floraisons remarquables de géranium des bois et de crépis des prés. Elle a gagné un animal d’une valeur de 1000€ qui viendra rejoindre son cheptel.
Christine Schleck : « Je trouve que c’est une très belle prairie, riche en biodiversité. On ne met pas d’azote, ici. Elle est reconnue comme prairie de haute valeur biologique. Ce premier prix me donne de la motivation pour continuer, ça me convainc que j’ai fait les bons choix. Prendre ce que la nature donne, c’est moins stressant. En vouloir toujours plus, ce n’est pas une vie pour moi ou pour ma famille. Ici, il y a à la fois du bien-être animal et du bien-être humain. »
Le second prix revient à Luc Loeckx, d’Havelange, qui a convaincu par les aménagements qu’il a réalisés tout au long de sa carrière en faveur de la biodiversité. Il vise l’autonomie fourragère pour son troupeau de vaches limousines. Il a récemment implanté un verger hautes-tiges et organise des animations pédagogiques. Il a gagné un bon de 500€ dans un magasin de matériel agricole.
Huit autres agriculteurs complètent le palmarès et ont tous été récompensés dans le cadre de la 6ème édition du concours « Qu’elle est belle ma prairie ».
À Beho, dans la commune de Gouvy, Jacques Gennen et Sonia Clotuche tiennent une grosse ferme de vaches Blanc-bleu-belge. Le foin dont elles se nourrissent est exclusivement produit sur leurs prairies. Depuis peu, ils possèdent également quelques buffles d’eau, qui pâturent justement la prairie sélectionnée pour le concours.
À Bomal sur Ourthe, Olivier Houard possède un élevage mixte de vaches Aubrach et de Blanc-bleu-belge. Ici aussi, le foin donné aux vaches vient exclusivement des prairies de la ferme. Olivier veille à se diversifier avec une boucherie à la ferme, un restaurant et un gîte.
À Bullange, Tanja Schneider-Kessler tient une exploitation de 41 vaches charolaises et 14 chevaux Haflinger. Elle vend le bœuf en colis, et surtout est une des rares productrices belges de lait de jument, qu’elle transforme et écoule en circuit court.
À Harchies, Pierre Dubois gère depuis 25 ans maintenant une partie de ses terres de manière extensive, en collaboration avec le DEMNA, sur la réserve naturelle des Marais d’Harchies. La prairie qu’il a présentée se compose d’une partie sèche et d’une partie humide qui abritent toutes deux une grande diversité floristique et entomologique.
À Jemeppe-sur-Sambre, Quentin Ledoux tient un élevage bio de canards de Rouen (sans gavage) et de moutons depuis 2017. Non issu du monde agricole, Quentin accorde une grande importance à la résilience face aux énergies fossiles et fauche ses prairies à la main.
À Malmédy, Quentin Goffinet a repris le troupeau de vaches limousines de son père, qu’il a ensuite orienté vers la production de lait avec l’acquisition de Brunes des Alpes, de Simmental et de croisées Jersey/Holstein. Il cultive également des pommes de terre et des céréales pour l’alimentation du troupeau, le tout en bio.
À Pondrôme, Marc-André Hénin tient avec son père, sa sœur et son frère, un élevage bio de vaches Holstein/Montbéliarde. Ils produisent sur place du beurre et du fromage avec le lait tiré, qu’ils vendent dans plusieurs magasins de la région et à la ferme.
À Spa, Daniel Heinen élève un troupeau de Blanc-bleu mixtes dont 100% du foin est produit sur ses prairies. La prairie qu’il présente au concours possède une belle flore variée, notamment des orchidées, et des épervières.
Le concours récompense donc ces éleveurs qui placent le respect de la nature au centre de leur travail. Il met en valeur l’élevage autonome, particulièrement utile à la biodiversité et à l’environnement. L’élevage en prairie permanente permet le maintien de la spécificité de nos paysages, est un nid de biodiversité tant végétale qu’animale, et un véritable puits de carbone permettant de lutter contre le changement climatique et de protéger les sols contre l’érosion !