Chi Fontaine
Plutôt canneberge qu’épicéa !
À quelques kilomètres de Gouvy, s’étend sur 37,5 hectares le site de Chi Fontaine. Là où dominaient encore au début des années nonante de mornes plantations d’épicéas, divers milieux rares accueillent aujourd’hui une flore et une faune d’exception.
Chi Fontaine
Réservoir des canneberges
Sur la vaste lande tourbeuse qui compose une partie importante du site se développe une végétation riche et peu fréquente : bruyère quaternée, orchidées, lycopode sélagine, linaigrette vaginée et narthécie des marais qui colorent vivement la réserve dès le mois de mai. Grâce à une série de gestions qui lui ont été spécialement dédiées, on y retrouve également le rare nacré de la canneberge, un joli papillon qui ne pond que sur cette plante, bien présente sur place.
Paysage énigmatique
Dans un coin reculé du marais, une boulaie tourbeuse à sphaignes de plusieurs hectares forme un paysage énigmatique. Sur ce terrain de sources qui ont gorgé le sol d’eau, les polytrics, une variété de mousse à longues tiges, et les sphaignes forment un épais matelas bosselé invitant à la sieste. Les bouleaux pubescents, adaptés à ce biotope particulier, sont entourés de plantations d’épicéas qui n’ont pas leur place sur ces sols trop humides.
Des milieux bien fréquentés
Invisible vu du sol, un chapelet d’une dizaine de mares s’égrène dans la réserve. Un monitoring des espèces a déjà recensé dans ces plans d’eau quelques libellules et demoiselles peu fréquentes, comme le leste dryade ou la cordulie arctique. Une population de grenouilles vertes et de tritons alpestres et palmés y a aussi fait son apparition. Côté oiseaux, sizerin flammé, pic noir, cassenoix moucheté, pies-grièches grise et écorcheur, et bécassine des marais se rencontrent régulièrement. Quant au gibier, sangliers et cerfs semblent se plaire dans les environs. Grâce à un travail de fond, souvent effectué par des volontaires, la biodiversité a bien repris ses droits dans cet endroit magnifique, autrefois envahi par les résineux.