Devine qui papillonne au jardin : un m² pour la nature sauvage
En juillet, lors de l’opération "Devine qui papillonne au jardin", Natagora lance un défi aux jardiniers de tous horizons : consacrer, au minimum, un m² de leur jardin à la nature sauvage. Une technique imparable pour observer les papillons cet été, les compter et faire part de vos observations à l’association afin qu’elles servent à la communauté scientifique.
Dès l'été, l’aménagement de refuges est apprécié des papillons. Beaucoup d’espèces passent la mauvaise saison à l’état d’œufs. Certaines sous forme de chrysalides ou de chenilles. D’autres à l’état adulte. Il est donc utile de leur réserver des espaces de ponte ainsi que des abris. D’où l’intérêt d’éviter l’excès de nettoyage et de consacrer, au minimum, un m² de son jardin aux papillons et autres insectes pollinisateurs.
Comment s’y prendre ?
Anne Weiserbs, biologiste chez Natagora : "Concrètement, la technique la plus simple est de laisser pousser un carré de pelouse spontanément dans une zone bien ensoleillée pour voir fleurir les plantes sauvages indigènes et les graminées. Ou, encore mieux, de préserver une parcelle d’orties. À elle seule, l’ortie accueille jusqu’à 20 espèces de lépidoptères différentes ! Les plus remarquables sont une série de papillons appartenant au genre des "vanesse". On y retrouve notamment le paon du jour, le Robert-le-diable, la belle dame, le vulcain ainsi que deux espèces autrefois communes et devenues beaucoup plus rares : la petite tortue et la carte géographique. En juillet 2019, ces deux papillons n’avaient jamais été aussi peu observés sur 13 années de recensement."
Au potager, quelques ombellifères (fenouils, carottes…) laissées sur pied régaleront la très colorée chenilles du machaon, une espèce plus méridionale à qui les températures élevées des dernières années profitent plutôt bien. Les crucifères (choux, navets…) accueilleront les chenilles des piérides et des papillons gamma, un papillon de nuit volant le jour et reconnaissable aux deux taches blanches formant la lettre grecque gamma sur ses ailes. Installer un compost et y placer ses herbes coupées et branches taillées est également une bonne technique pour assurer aux chenilles et chrysalides un abri pour l’hiver ou un lieu où finir leur développement.
Selon les caractéristiques des jardins, de nombreuses autres possibilités existent : conserver un massif de lierre, un arbre creux, un vieux mur ou tout simplement un tas de bois, d’herbes fanées et de feuilles mortes... Et permettent ainsi de diversifier les milieux d’accueil.
Un site pour encoder et agir
En juillet, Natagora invite donc petits et grands à participer à l'opération "Devine qui papillonne au jardin". L’activité, amusante et facile à mettre en œuvre, consiste à observer puis encoder un maximum d’individus par espèces vues en une sortie. Un guide d'observation et d'encodage est disponible sur le site web de l'association. Et de nombreuses astuces pour aménager un carré de nature sauvage au jardin, plus spécifiquement en faveur des papillons, y sont rassemblées.